Eth. II, PROPOSITION 4

L’idée de Dieu d’où suit une infinité de choses en une infinité de modes, ne peut être qu’unique.


DÉMONSTRATION
L’entendement infini (23) ne comprend rien d’autre (par la Prop. 30, Part. I) que les attributs de Dieu et ses affections. Or Dieu est unique (par le Corol. 1 de la Prop. 14, Part. I). Donc l’idée de Dieu d’où suit une infinité de choses en une infinité de modes, ne peut être qu’unique.


(23) Spinoza identifie rigoureusement : « idée de Dieu » (au sens de notre n. 20) et « entendement infini ». Souvenons-nous que cet entendement infini de Dieu (et donc l’idée de Dieu, comme contenu et comme conscience) n’est rien d’autre que l’ensemble des séries infinies des entendements finis, c’est-à-dire humains, qui sont tous, individuellement, des « modes éternels du penser » (Éthique V, 40, Scol.).


(Spinoza, “Ethique”, traduction et commentaires de Robert MISRAHI)


[Illustration: Axelle Bosler, « La grande foule »]

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